La preuve par non ou l’apophatisme et l’apagogie
“There is no law exept the law
that there is no law”
John Archibald Wheeler
(“Il n’y a pas de loi
sauf la loi qui énonce
qu’il n’y a pas de loi”)
Définition du Grand Robert :
Apophatique : du grec apophatikos (négatif)
-Apophanai : nier
-Apo : indiquant la privation ou la négation
-phanai : dire
Qui procède par négations pour approcher la connaissance de son objet (inconnaissable par les modes cognitifs ordinaires). Dieu est connu comme inconnu, aucun prédicat ne lui est attribuable, il est par ce qu’il n’est pas.
La connaissance peut-elle s’effectuer par la négation, le pouvoir de dire non ? Tout est réversible et dire « non » c’est laisser entendre « oui ». On ne peut nier quelque chose sans admettre que cette chose puisse exister. L’être est prouvé par le non-être.
La négation est une sorte d’inversion. L’objet reste intact mais, comme dans le miroir où on inverse la gauche et la droite. On peut en retournant l’image d’un demi-tour constater la parfaite superposition de l’image à l’objet.
L’apagogie est le raisonnement par l’absurde. On démontre que la conséquence d’une proposition est fausse et on en conclut que cette proposition est vraie. On passe ainsi du vrai au faux de la même manière que l’on va du faux au vrai.
Selon Karl Popper la possibilité de réfuter une théorie est essentielle pour que cette théorie garde sa pleine valeur. Pour lui la science ne progresse que par conjectures et réfutations.
La possibilité de nier conforte l’acquiescement. La négation épaule la véracité. Par cet échange permanent, ce qui se fait est défait. Tout se tient en un fragile équilibre par la compensation, en jouant sur la validité de l’affirmation ou de la négation.
Le néant qui est la parfaite négation n’existe pas en lui-même. Le rien laisse admettre qu’il y a quelque chose. C’est le renvoi de l’un à l’autre, caractéristique du dualisme.