La doctrine du dualisme moderne est-elle misogyne ?

24 Mar 2010 par

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La définition du mot misogyne est : qui déteste et méprise les femmes. Est-ce le cas pour le dualisme moderne ?

Le dualisme moderne s’inspire de la doctrine chinoise du Tao. Cette dernière tient son origine d’un empereur mythique qui aurait vécu, il y a 60 siècles environ, nommé Fou-Hi. Il aurait, parait-il, inventé la cuisson des aliments et… le mariage !

Le Tao serait un fond indéterminé au travers duquel transparaîtrait le couple Yang-Yin, ensemble d’opposés complémentaires permettant d’appréhender le réel. Le Yang serait l’activité, le positif, le lumineux, le masculin et le Yin la passivité, le négatif, le sombre, le féminin.

Pourquoi avoir partagé ce qui existe en deux grands sacs dont l’un contiendrait ce qui nous paraît bénéfique comme le bien, le bonheur, le beau et l’autre, ce qui nous semble nuisible : le mal, le malheur, le laid… Cette division est sans aucun doute arbitraire. Il s’agit en fait d’extrêmes qui sont inaccessibles dans l’absolu. Le bien ne peut être sans le mal et vice-versa. Il s’agit de mettre en lumière d’une part la lutte des contraires, chacun essayant vainement de dominer l’autre et de le faire disparaître. D’autre part, il faut mettre en valeur que l’un ne peut se passer de l’autre. Les opposés sont complémentaires l’un de l’autre. La symbiose entre eux est totale. Ils sont inséparables. Le dualisme consiste avant tout à admettre le couple tel qu’il vient d’être défini. Tous les couples s’interpénètrent les uns les autres. Il y a dépendance dans l’interdépendance. Etant de nature cyclique, les couples se superposent les uns aux autres. Tout cela finit par se compenser avec l’espace et le temps pour repartir éventuellement dans l’autre sens. La balance entre les deux, oscille continuellement sans que l’équilibre parfait ne soit jamais atteint, car une poussée dans un sens en entraîne toujours une autre, en sens inverse. Cela s’effectue autour d’un milieu entre les contraires, situation paradisiaque qui n’est que traversée et où rien ne peut séjourner. C’est le neutre, le gris, l’indifférencié.

Après ce bref rappel de la doctrine dualiste, il faut essayer de savoir si cela peut s’appliquer au couple humain.

Pour simplifier, nous parlerons d’homme pour l’aspect mâle, masculin et de femme pour le côté femelle, féminin.

Il faut d’emblée remarquer que l’écart entre l’homme et la femme n’est pas abyssal comme cela pourrait l’être entre le bien et le mal. Physiologiquement l’homme diffère peu de la femme. L’homme est, en général, physiquement plus fort et plus grand. Mais la faiblesse de la femme peut être une force, ainsi que l’enseigne le Tao.

Mis à part cela, homme et femme diffèrent essentiellement par leurs organes génitaux. Le sexe de l’homme peut se rigidifier et pénétrer le sexe en creux de la femme. Il y dépose une énorme quantité de spermatozoïdes dont l’un fécondera l’ovule produite menstruellement par la femme. Celle-ci confectionne régulièrement un nid permettant de développer l’embryon dans son ventre pendant neuf mois. Elle s’épanouit alors dans le privilège, peut-être discutable, de la maternité qu’elle doit par-dessus tout conserver.

La reproduction sexuée est un miracle de la nature, chaque cellule humaine contient 23 paires de chromosomes. Dans le spermatozoïde mâle et l’ovule femelle que l’on nomme gamètes, la chaîne des 23 chromosomes est coupée en deux comme par une fermeture éclair. 23 chromosomes du mâle vont se mêler aléatoirement aux 23 chromosomes de la femelle pour donner à nouveau 23 paires de chromosomes. Cela donnera un être qui aura certes beaucoup de ressemblance avec ses parents, mais sera un être unique du fait de l’appariement hasardeux des chromosomes. Un des chromosomes donnera son sexe, là aussi au hasard. Il y aura grosso modo 50 % de chances qu’il soit homme ou femme !

Mise à part cette différence dans la reproduction, homme et femme diffèrent peu. L’activité cérébrale est la même. La femme serait plus intuitive et l’homme aurait plus de capacité pour le raisonnement déductif. Du fait de l’organisation sociale, depuis les peuplades les plus primitives jusqu’à nos sociétés modernes, la femme n’a pas toujours eu un sort enviable souvent réduit à un rôle de reproductrice et plutôt voué aux tâches ménagères et à satisfaire la libido des hommes. Il faut savoir, à titre d’exemple, qu’au XVII° siècle, les femmes ne pouvaient pas chanter dans les églises et on les avait remplacées par des castrats. Plusieurs milliers d’enfants du sexe masculin étaient émasculés chaque année, handicapés pour la vie pour n’obtenir que quelques castrats exceptionnels comme Farinelli. Tout cela évolue maintenant favorablement aux femmes, mais il ne faut pas brusquer les évènements et transformer hommes et femmes en rivaux, en perpétuel conflit. L’égalité homme femme est en marche. Il ne faut pas se faire d’illusion, il n’y aura sans doute jamais une parfaite égalité qu’il faut d’ailleurs proscrire. Il faut conserver au couple ce qui lui est essentiel et qui caractérise le couple dualiste. L’égalité est morne et sans attrait. Il faut des différences pour animer l’existence. Il faut donc essayer de conserver un climat de concurrence en réduisant les écarts, mais aussi insister sur le caractère complémentaire de l’homme et de la femme. On ne gagnera rien à entretenir un climat conflictuel. Il faut rechercher la symbiose la plus parfaite possible entre l’homme et la femme. Sauf le progrès dans les manipulations génétiques où il faudra faire montre d’une très grande prudence, il faut conserver au couple humain un statut à tendance égalitaire en droit et en devoir. La famille doit être une des bases solides de nos sociétés. Homme et femme doivent y participer activement par une entraide mutuelle et un soutien réciproque, en diversifiant et en se répartissant équitablement les tâches. L’homme ne sera jamais, ce qui est souhaitable, une femme et la femme ne peut rêver d’être un homme. L’un et l’autre se complètent. Il faut au contraire augmenter les possibilités sociétales de se rencontrer en ne laissant pas cette rencontre au pur hasard. Il faut échanger beaucoup plus les portraits psychologiques et intellectuels et les capacités de chacun pour rechercher l’union la plus adéquate. Internet peut jouer dans ce domaine un rôle primordial.

Insistons sur le danger de ne pas aller trop loin dans les modifications du capital génétique. Il faut respecter la nature qui a mis des millions d’années pour nous confectionner. La recherche de l’harmonie des choses entre elles est beaucoup plus importante que les progrès spectaculaires dans des temps très courts et dont on ne peut que mal évaluer les conséquences. La suprême sagesse est celle du dualisme qui préconise qu’il faille atténuer les contraires et être au plus près possible de la nature. La conciliation, le compromis sont ses armes favorites. Il faut s’approcher de l’équilibre par compensation tout en se gardant de l’atteindre vraiment comme ce serait le cas pour l’absolue égalité. Plutôt que d’attiser les conflits, il faut axer son action sur la complémentarité, la symbiose. L’homme ne peut se passer de la femme vice-versa. Chacun doit s’accommoder de l’autre et chercher la bonne entente. Conservons nos différences comme un bien précieux en recherchant plutôt la complémentarité que le conflit. Il faut cultiver ces différences en les atténuant sans les réduire à néant. La parfaite égalité est, non seulement une utopie, mais il faut la proscrire car la ressemblance ne peut apporter qu’une stérile uniformité.

La manière forte, la répression, la sanction ne résolvent rien et ne font qu’exacerber le conflit.

En appliquant cette doctrine, homme et femme peuvent espérer former un couple harmonieux sans trop de heurts et aller sereinement vers sa fin en communiquant le même idéal à ses enfants.

La misogynie ne peut vraiment pas être retenue si l’on applique les préceptes du dualisme.

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